-
Par ristretto le 2 Août 2020 à 11:10
Directive sans échappatoire
Etre ici
Seulement ici
Et cette maison devient centre du monde
- jouer à Escape Game -
…
Confinés hyper actifs
Soudain urgence de faire
Ou de défaire
Soudain tant d’énergie
- fourmi ou abeille –
La même question sans cesse :
Est-on dans le timing ? … mais lequel ?
…
Cloués ici.
On l’embellit, on la bichonne, on la chouchoute,
On la fait belle pour mieux la marier.
- Pourquoi ai-je l’impression de la trahir ? –
Fin de confinement,
La maison est belle et nous est étrangère.
…
Rupture du quotidien
Nos regards s’aiguisent
Sans ménagement, nos faces cachées sous les sunlights
- pauvres pantins –
Ne pas fermer les yeux
…
Pas comme hier, pas comme avant, oui… mais comment ?
Alors le présent enfle et occupe tout l’espace
…
Tout désossé, tout chamboulé, tout empaqueté, tout désencombré
Alors, un matin, on a pensé à demain.
…
De cet immobilisme
Est né le désir de voyage
- LE Voyage ! –
…
En transition – entre deux gares –
Sans billet, ni horaire ni date
Juste partir
Avec le goût délicieux du « si je veux »
...
SDF, un gros mot
Gens du voyage, un gros mot
Vanlifers, me fait rire, trop snob
Comment va-t-on s’appeler ?
…
Le temps est élastique.
Année 2020
2 commentaires -
Par ristretto le 9 Mai 2016 à 22:02
TROIS RENCONTRES ET PUIS S'EN VONT
A LA UNE
Il était venu s'assoir près de moi, sur le banc au bord du quai, m'avait taxé d'une clope, s'était mis à parler.. du bel été indien, de la mer, des bateaux.
Tiens m'avait il dit, je dors sur celui là, tu vois le noir, il est à un pote qui m'héberge de temps en temps.
Il rit. Se raconte, oui j'étais maçon, mais ça fait longtemps..
Longtemps ? il est tout jeune. Il plaisante avec les passants, je ris.
Peux plus rentrer chez mes parents, ma mère m'a mis dehors,
tu sais je suis con parfois.
Pourtant je les aime et il pleure comme un enfant qu'il est encore.
Il pleure et rêve d'un ailleurs, là- bas…
Je lui dit que je dois partir, nous nous serrons la main et il me dit fièrement : je m'appelle Anthony M. , au revoir.
..
A LA DEUX
Franck, lui, est venu toquer à la portière du camion et nous a demandé s'il pouvait nous acheter une tasse de café.
J'ai préparer le café, sorti les Spéculos, posé un carton comme table basse devant les chaises de camping.
Il s'est assis sur son sac à dos, et m'a taxé une clope.
Moi, je suis un routard depuis 25 ans, mais à la campagne, hein ! parce que les villes non merci !
Besoin de rien, une belle grange, de la paille c'est royal ! ou une maison en construction,pas mal non plus. Je bosse un peu chez Emmaüs si j'ai besoin de fric. Là j'ai fait trois jours au centre d'accueil, ça requinque, mais je me suis gavé de télé !
Depuis si longtemps, c'est donc un choix ? lui demandais je .
Le "Non" est venu des tripes, brutal et vigoureux.
Non, j'ai pas choisi,mon père m'a jeté à la rue quand j'avais vingt ans, le vilain petit canard,
mes frères et soeurs ont tous des situations..
C'est pas un choix… mais j'y pense depuis un moment, j'aimerais les revoir… mais je ne sais pas comment..comment faire …
Je dois partir dit il, nous a serré la main et a repris sa route.
..
A LA TROIS
On va se revoir, n'est ce pas ? avait il dit.
Oui, bien sûr. avais je menti devant tant de désespérance dans son regard bleu ciel.
YAL/2016
1 commentaire -
Par ristretto le 21 Mai 2015 à 08:05
tu vas prendre ce chemin comme tant d'autres avant toi,
mais tu vas prendre ce chemin seul,
pour une quête que toi seul peux faire en étant face à toi même.
une quête , ou …une enquête ?
tes pieds vont te mener,
non pas en errance,
non pas d'un point à un autre...
ton désir c'est qu'ils te mènent à toi,
je te le souhaite.
sur ce chemin, en fait, tu ne sera pas seul.
lorsque tu auras réglé ton pas au rythme de ton coeur, tu feras des rencontres :
Au travers du sentier, elles seront nombreuses,
affleurantes,
dissimulées parfois,
surprenantes,
et ton pied y trébuchera peut être..
les racines.
ne passe pas sans les voir,
elles sont là pour que tu t'interroges sur les tiennes.
laisse les te murmurer ce qu'elles savent de toi,
ce que ta mémoire a conservé de ta jeunesse,
puis de ton enfance auprès de tes parents,
et enfin de toi bébé dans les bras de ta mère. celle qui t'a donné la vie.
Elles ne diront pas tout,
juste des bribes lorsqu'elles sortent de terre.
le reste est enfoui, mais tu le trouveras
Elles t'aideront aussi quand le chemin grimpe et qu'elles forment de belles marches pour gravir la colline. Tes racines sont là pour t'accompagner vers le sommet que tu veux atteindre.
Ces ancres te relient elles aussi à l'amour , n'en doute pas .. laisse les parler à ton coeur d'enfant.
Il t'en faudra rencontrer des centaines sans doute avant d'entendre leur chanson, leur berceuse ..
ne les fuis pas,
suis les.
Tu marcheras longtemps, sur les collines, dans les vallées.
Bien plus loin, cherche l'arbre que tu enserreras.
Non pas celui là, son tronc est trop lisse, trop droit, celui là ne te dira rien, il ne te connait pas.
Regarde plutôt près d'un ruisseau, un arbre t'y attend.
Tu le reconnaitras.
Il a le tronc noueux et tordu
une grosse branche se penche vers l'eau comme si elle voulait s'y noyer.
C'est lui qui peut te raconter une histoire, la notre.
Dans l'écorce est inscrit notre parcours .. ce long chemin déjà parcouru à deux.
Serre son tronc, ressent sa force.
Regarde son écorce, tout y est inscrit ..
comme des rides creusées , nos questionnements
des noeuds, nos silences gorges serrées
des moignons de branches, nos tentatives d'ailleurs échouées et vaines.
dans de petits creux, la douce mousse de nos partages.
mais regarde bien, cet arbre a poussé , il a grandi
Il a résisté à toutes les épreuves
et si tu lève maintenant la tête , tu verras ses belles branches et toutes leurs ramifications
elles sont nés de l'amour
de nos amours
de ton amour et du mien conjugués.
l'amour ne s'apprend pas, il est en toi depuis toujours.
sous sa ramée tu peux te reposer
avant de reprendre ton chemin, adosse toi à cet arbre
ressent comme il vibre, il vit et te renvoie toute la chaleur qui est en lui.
il est toi, il est moi .. il est nous
juste au dessus de ta tête, une petite branche aux feuilles vert tendre te montrera la direction à prendre.
avec dans ta besace tes racines et ton arbre de vie,
rasséréné, tu finiras ton voyage le coeur et le pas assurés.
Je prie -- peu importe qui - pour que dans ta quête de toi, tu ne perdes le nous.
votre commentaire -
Par ristretto le 17 Mars 2014 à 19:23
Poème à ma mère qui n'a pas vu son 88 ème printemps
….
Laure Adler a intitulé l'un de ses livres "les femmes qui lisent sont dangereuses"
ma mère était elle dangereuse ?
….
Notre mère lisait
bien avant l'école et jusqu'au dernier jour
Notre mère lisait
sachant que dans les livres on découvre l'univers
qu'au détour d'un poème
le coeur des hommes saigne
notre mère lisait
sachant qu'un alphabet peut changer l'horizon
que les mots alignés
sont source de liberté
notre mère lisait
sachant qu'au creux des pages il n'existe de frontières
que les femmes d'ici
sont soeurs de Karachi
Notre mère lisait
sachant qu'au fil des mots on apprend à marcher
notre mère lisait
la douleur et l'amour
les cris des femmes- toujours -
le feu des viles guerres
les pleurs des affamés
le noir d'encre du monde
et pour nous ses enfants
notre mère nous a lu
les aurores boréales
les douceurs d'arc en ciel
les bleus changeant du ciel
l'eau vive des rivières
les fleurs d'orangeraie
notre mère nous a lu
les chemins de traverse
et les étoiles au loin qui nous font espérer
pour ma mère Anita 8 avril 1926 - 12 mars 2014
3 commentaires -
Par ristretto le 1 Janvier 2014 à 01:16
il est des années que l'on aimerait oublier
il est des années comme bonbons sucrés
il est des années à venir
celle qui toque à l'instant
celle qui porte peut être nos rêves au creux de son printemps
celle qui vient au coeur de l'hiver avec tous les voeux de bonheur de la part des copains
rien que pour ça elle est la bienvenue
alors pour vous tous et les autres
BONNE ANNEE 2014 !
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique